vendredi 8 juillet 2022

 Nous sommes toutes et tous concerné.es


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    Merci de me rejoindre pour une nouvelle capsule. Et merci à vous tous qui prenez le temps d’écouter mes plaidoyers, qui me soutenez en signant la pétition ou en réagissant positivement et en partageant mes capsules hebdomadaires. 


    Un jour — je veux y croire —, il sera interdit de nier, pour les besoins d’un tournage, les besoins que les nourrissons et enfants de moins de trois ans expriment clairement par leurs pleurs, pour ensuite commercialiser ces sentiments d’insécurité, peur, détresse ou tout autre besoin physiologique ou émotionnel pour le divertissement. Vous êtes de plus en plus nombreux.ses à croire, comme moi, qu’un jour, ce sera une évidence, tout comme un jour, après un long combat, j’imagine, les défenseurs des animaux sont parvenus à imposer un label « aucun animal n’a été maltraité pour ce tournage ». 


    Il y a un siècle, on pensait que les bébés ne ressentaient pas la douleur. Je pense que dans un siècle, les humains penseront de nous « mais comment ont-ils pu laisser faire cela ? ». Je rappelle que je ne me bats contre personne, je ne juge personne, parce qu’il y a dix ans, j’étais aussi inconsciente que la plupart d’entre nous. Je suis persuadée que c’est une question de conscience. Comme nous regardons des films pour nous distraire, pour nous soustraire à la réalité de notre vie, nous ne voyons pas que les tout jeunes enfants ne comprennent pas qu’ils sont dans une fiction et se saisissent, stressent, angoissent pour de vrai. Si tu n’es pas convaincu.e, je devrais employer des images plus fortes pour t’aider à ouvrir les yeux. Ce que ces réalisatrices et réalisateurs font avec les bébés, c’est comme s’ils filmaient un enfant, un jeune ou un adulte ayant une déficience mentale qui l’empêche de comprendre que c’est du cinéma et qu’ils le laisseraient croire qu’il est en danger, qu’un incendie s’est déclaré, que des coups de feu sont tirés ou qu’une émeute éclate etc. pour pouvoir filmer sa réaction de peur, panique, détresse. C’est comme s’ils poussaient cette personne à pleurer pour ensuite la rassurer une fois que la scène est dans la boîte. 


    Un homme présent à l’avant-première du film Docteur ? a utilisé comme argument pour rire de ma vision des choses : et le chien qui a traversé la pièce, n’a-t-il pas été maltraité lui aussi ? L’équivalent de la maltraitance serait de chercher ce qui poussera le chien à gémir de peur ou de douleur pour les besoins du tournage. Je répète que j’aime voir des bébés dans les films et je ne vois absolument aucun problème à filmer un bambin en train de traverser la pièce pour rejoindre son parent p. ex. Ou en train de pleurer mais en tant qu’acteur de sa propre vie, comme dans le film Énorme de Sophie Letourneur, de 2020. Que je te recommande car c’est un film vraiment drôle et divertissant. Cela fait longtemps que je n’avais plus ri autant devant un film. À la fin de la projection, je suis allée trouver la réalisatrice pour la remercier d’avoir respecté le bien-être de ces vingt nouveau-nés d’un jour qu’elle a filmés en mode documentaire. Dans aucune scène, elle n’a fait jouer à ces tout-petits un rôle. Même pour la scène finale, dont je te laisse découvrir par toi-même l’émotion ressentie, la réalisatrice nous amène à penser que le nouveau-né est dans les bras de l’acteur dont on reconnaît la couleur et la texture du pull, alors qu’il est simplement heureux et serein dans les bras de son vrai papa.


    Contrairement à cet autre nouveau-né qu’on a laissé pleurer pour les besoins de la série coréenne  My Sassy Girl, au début du premier épisode. Je te propose d’écouter l’escalade des pleurs de ce nourrisson. Et tu comprendras qu’ils l’ont laissé pleurer jusqu’à atteindre la colère et l’incompréhension de ne pas recevoir le réconfort qu’il demande. Tout d’abord, j’ai vérifié, comme je le fais toujours : on voit clairement que le son correspond à l’image, c’est bien le nourrisson que l’on voit à l’écran qui pleure et exprime son angoisse, sa détresse, croissantes.


    Lorsque j’en parle autour de moi, j’entends souvent comme réaction : cela ne sert à rien, tu ne recevras jamais l’assentiment ou le soutien d’une masse de gens parce que cela ne les concerne pas directement. À toutes les personnes qui pensent comme ça, j’ai envie de dire : détrompe-toi, nous sommes tou.tes concerné.es car nous continuons tou.tes à regarder et à laisser faire. « Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire », disait Albert Einstein. Je ne veux plus laisser faire. Je ne souhaite plus voir d’enfants en bas âge dont les besoins ont délibérément été niés pour obtenir d’eux qu’ils pleurent de façon durable. Je n’ai plus payé un seul ticket de cinéma depuis dix ans, à l’exception des autres films de Sophie Letourneur — je suis retournée au Bozar le lendemain de l'avant-première — puisque j’avais acquis la certitude que la réalisatrice ne malmène aucun enfant en bas âge pour les besoins de ses tournages. Pour les autres, j’attends la certification, par un label similaire à ce que l’on fait depuis longtemps pour les animaux qu’aucun enfant en bas âge n’a été malmené pour le divertissement. 


    Voilà, je suis arrivée au bout de mes exemples mais je ne manquerai pas de revenir vers toi dès que j’ai une expérience positive ou négative concernant cette cause. Il faudrait monter une campagne de sensibilisation, attirer l’attention des politiques. Pour ma part, j’ai déjà entrepris toutes sortes de démarches : des lettres, des mails, des interpellations de réalisateurs, des discussions avec mon entourage, une pétition sur papier, une pétition électronique… Je ne vais quand même pas devoir me lancer en politique pour aller changer la loi moi-même quand même. 😆


    Heureusement, vous êtes de plus en plus nombreux.ses à être convaincu.es.


    Et toi, tu en penses quoi ? Je t’invite à m’aider. Concrètement, activement. De la façon qui te convienne le mieux. Si je t’ai convaincu.e, signe la pétition. Partage les capsules audio ou les vidéos YouTube qui comportent plus de photos, dans lesquelles je présente ces exemples, car j’entends souvent la réaction : je ne pense pas qu’il existe des réalisateurs qui font ça ; en tout cas, moi, je n’ai jamais vu de scènes où un bébé est calme et se met soudainement à pleurer. Donc il est vraiment important de partager ces exemples. Tu peux également contribuer financièrement à la cagnotte que j’ai mise en place sur ce blog Baby Cry Business — en cliquant sur les boutons « Me payer un café » ou « Devenir contributeur » —, cagnotte qui me permettra de porter ce plaidoyer à l’attention des médias, peut-être de voyager pour atteindre des médias étrangers… Ou tu peux me partager tes idées ou des exemples de films. Pour ma part, je continuerai le combat pour des bébés heureux dans les films. 

    Une personne à la fois… et je te remercie si c’est toi !


My Sassy Girl, série coréenne de Oh Jin-seok et Yoon Hyo-je, 2017.

Énorme, Sophie Letourneur, 2020.





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