vendredi 13 mai 2022


Des bébés heureux dans les films

Je te présente une cause qui me tient à cœur. Je tente de sensibiliser les spectateurs à l’inutilité de faire/laisser pleurer les bébés et enfants en bas âge dans les films. Je me propose de te partager chaque vendredi ma vision d’un film ou d’une scène en particulier. 

Et je t’invite à signer la pétition :

https://chng.it/vRzW48ZS

Crédit photo :
La Leche League
https://www.lllfrance.org/1337-da-61-ne-laisser-pas-pleurer-les-bebes
(consulté le 25 avril 2020)




J’ai pris conscience il y a quelques années déjà que les bébés ne sont pas des acteurs. J’aime voir les bébés dans les films et je ne veux certainement pas que cela change. Mais des bébés heureux. Un bébé qui se sent en sécurité va être souriant, joyeux, calme, serein. Si un bébé pleure, c’est parce qu’il exprime un besoin. Il est fatigué, il a faim, il n’est pas rassuré, il a peur, il est stressé. Je parle bien entendu des enfants en bas âge, qui n’ont pas encore la parole. Qui n’ont donc pas d’autres moyens que leurs larmes pour exprimer leurs besoins. Pourquoi aimons-nous le cinéma ? Pourquoi aimons-nous regarder des films ? Parce qu’ils nous permettent de nous évader, de lâcher prise, oublier nos soucis, nous laisser emporter par la fiction et si le film devient trop angoissant, horrible, triste,… on peut toujours se réconforter en se disant « ce n’est qu’une fiction, ces gens sont des acteurs, ils jouent un rôle ». Si ce n’est que les bébés ne le sont pas. Les bébés pleurent vraiment. Leurs larmes reflètent leurs sentiments, leurs ressentis.


Certains d’entre vous figuraient peut-être parmi les millions d’internautes qui ont vu la vidéo qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux, celle d'un papa dont les enfants font irruption dans son bureau alors qu’il est interviewé par la BBC. « Hilarious, the most laughable video… », ont commenté les internautes. Suis-je la seule à ne pas avoir ri ? Suis-je la seule à avoir vu la dureté avec laquelle la mère sort la petite fille de la pièce ? Si on passait les images au ralenti, les gens verraient-ils la brutalité ? Et si c’était un chiot ou un chaton que la femme avait tiré brutalement par la patte, à deux doigts de lui déboîter l’épaule pour ensuite le traîner au sol ? Les organismes de protection animale ne seraient-ils pas monté au créneau ? Si vous focalisez votre attention sur la petite, vous verrez qu’elle se prend d’abord le coin de la table dans les côtes et qu’elle crie clairement lorsque sa mère la tire par le bras : aïe aïe aïe tandis que la dame la fait quasiment passer sous le trotteur du petit frère, l'espace laissé entre le trotteur et le chambranle de la porte étant trop étroit. Si l’on écoute attentivement, on entend distinctement les cris de douleur de la petite fille.

La vidéo étant devenue célèbre entre-temps, la famille en a diffusé de nouvelles montrant que la petite va bien. La mère a réagi à chaud, dans le stress de l’interview, mais les parents auront probablement pu expliquer à leur fille pourquoi sa mère lui a fait mal.


Que dire des scènes écrites, programmées d’un film ? Les parents expliquent-ils à leur enfant qu’on va les faire (ou laisser) pleurer pour le plaisir, pour le divertissement, pour faire rire des gens ou les émouvoir ?

Si l’on en croit la neuropsychologue Bérengère Guillery-Girard, « Bien que nous oubliions les premières années de notre vie, elles marquent pourtant durablement notre personnalité à l’âge adulte »*.

Ai-je vraiment envie que l’on traumatise de jeunes enfants pour mon plaisir de spectatrice ?

Comment les réalisatrices et réalisateurs peuvent-ils penser que ce n’est pas grave ? Et si ça l’était ? Dès que l’on s’efforce de ne pas se laisser emporter par la fiction, dès que l’on garde une attitude d’observateur conscient, comment ne pas penser que c’est injuste d’infliger cela aux tous jeunes enfants ?


Je me demande d’ailleurs comment ils font, les réalisateurs. Ils affament l’enfant ou quoi ? Ils le maintiennent éveillé et attendent qu’il soit épuisé ? Ou bien ils l’empêchent de voir ses parents ?

N’y a-t-il aucun moyen de protéger ces bébés et enfants en bas âge qu’on laisse délibérément pleurer alors que les alternatives existent ? Certains réalisateurs se contentent d’enregistrer les pleurs réels d’un bébé et de coller ensuite la bande son sur les images d’un nourrisson que l’acteur ou l’actrice porte la tête tournée vers soi. Ils ont confiance en l’intelligence des spectateurs qui savent très bien à quoi ressemble un bébé en pleurs. 

Inutile d’en traumatiser un !


J’ai commencé à remarquer la souffrance des enfants il y a une dizaine d’années.

Depuis lors, je sors instantanément de la fiction dès que je vois un jeune enfant pleurer dans un film. Avant, j’étais comme la plupart des gens. Je pense que nous sommes tout simplement tellement habitués à ce genre de scènes que nous ne réalisons pas que ces tout-petits ne JOUENT pas la comédie. Le problème est que plus nous en voyons, plus nous trouvons cela normal et devenons insensibles.


Lorsque tu verras un jeune enfant pleurer dans un film, je t’invite à quitter la fiction et à te concentrer sur l’enfant. Ecoute-le appeler sa maman, focalise-toi sur son regard, probablement tourné vers sa maman j’imagine, qui semble dire pourquoi tu me fais ça.


Comment se fait-il qu'on laisse faire ? Pourquoi continue-t-on à regarder et à laisser faire ? « Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire », disait Albert Einstein. Eh bien, je ne veux plus laisser faire. Je ne souhaite plus voir d’enfants en bas âge dont les besoins ont délibérément été niés pour obtenir d’eux qu’ils pleurent de façon durable. Je n’ai plus du tout envie de payer des producteurs pour qu’ils laissent des bébés dans des situations stressantes, qu’ils laissent le bébé exprimer un besoin de façon durable pour les besoins du tournage, parce que la scène n’est pas complète. Et ce pour mon plaisir, pour mon divertissement, c’est choquant.


Je demande aux autorités européennes et internationales d’adopter une loi sur l’utilisation de bébés et d’enfants en bas âge pour le divertissement, d’étudier les effets psychologiques à long terme sur eux et d’interdire l'exploitation des sentiments de tristesse, peur, douleur, détresse de bébés ou d'enfants en bas âge pour les besoins d’un tournage.


Et je fais le vœu de voir un jour apparaître sur CHAQUE film la mention « Aucun bébé ni enfant en bas âge n’a été brutalisé ou maltraité durant ce tournage ». 


Et toi ?


Plusieurs personnes de mon entourage en sont convaincus. Si tu l’es également, signe la pétition. Merci !


Pour signer la pétition :

https://chng.it/vRzW48ZS



*Article
Le mystère de l’amnésie infantile se dissipe, article de Bérengère GUILLERY-GIRARD paru dans la revue La Recherche hors-série n° 22 « La Mémoire », p. 41.

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