vendredi 17 juin 2022

Préserver la confiance et le sentiment de sécurité des bébés acteurs


https://youtu.be/3OVYaTEMWGU

https://pdca.st/7Q2w

    Voici un nouvel exemple de “maltraitance” de bébés et d’enfants en bas âge dans les films. Je dis bien entre guillemets, je voudrais parler de malmener, ce qui me permet de découvrir encore un nouveau substantif “malmenage”, mais bon… bof. Plus sérieusement, j’ai bien conscience que bien des violences, maltraitance, abus, inégalités que vivent tant d’enfants à travers le monde sont bien plus graves. Et je suis reconnaissante envers les médias, les associations, les organisations, les personnes qui œuvrent à la sensibilisation des gens dans l’espoir d’éradiquer ces horreurs. Si je m’entête dans mon engagement, c’est parce que je sens au plus profond de moi que d’ici quelques années (j’espère encore de mon vivant), cela deviendra une évidence. Il sera tout à fait normal de filmer des bébés calmes, sereins, heureux et de recourir aux nombreuses alternatives pour évoquer des émotions, des ressentis négatifs.         


    Ces enfants sont notre avenir. Notre civilisation part en capilotade. À mon sens, il est capital de revoir les bases, de revoir l’éducation, de nous centrer davantage sur les enfants, sur les jeunes. Ce sont eux qui créeront le monde de demain. Et si je veux que ce monde soit respectueux des droits de tou.te.s, nous devons commencer par respecter tous les êtres, même les plus jeunes. Même ceux dont nous ne comprenons pas le langage. Les petits humains ont droit à autant d’égards que les grands. 


    Aujourd’hui, je te présente le film indien Amu de Shonali Bose. Autant il est intéressant d’apprendre une partie de l’histoire méconnue des Sikhs, autant il est difficile de ne pas avoir mal au coeur lorsqu’on se focalise sur le petit garçon pendant toute la durée de la scène. Il commence à pleurer lorsque la famille, assise par terre pour le repas, entend soudain les cris d’une foule déchaînée. Il n’est pas nécessaire de comprendre la langue pour savoir que le petit appelle Mummy en pleurant. Durant la totalité de la scène, le petit ne cesse de pleurer. Détonation, coups de feu, hurlements, bris de verre. L’actrice représentant la mère de famille s’écrie anxieusement : « C’était quoi ? », le père se lève, prend un couteau, intime à « sa femme » de rester à l’intérieur avec les enfants. La femme attrape les enfants, les force à se lever et à se cacher sous une tablette…

    Si tu gardes ton attention sur le petit garçon durant toute la scène, tu comprendras qu’il ne fait pas semblant d’être terrifié, il L’EST ! Il pleure pour de vrai et appelle sa maman à l’aide. Personne ne lui aura dit que c’est du cinéma, qu’il n’a pas à avoir peur, que rien de tout ce qu’il vit n’est réel… Bien évidemment, sinon il n’aurait pas pleuré et la scène aurait manqué de réalité.

    Comment ensuite inculquer la confiance à ce jeune enfant ? Comment espérer qu’il développe une confiance dans les adultes, dans la vie ?

    Ai-je vraiment envie que l’on traumatise de jeunes enfants pour mon plaisir de spectatrice ?

Comment les réalisatrices et réalisateurs peuvent-ils penser que ce n’est pas grave ? Et si ça l’était ? Dès que l’on s’efforce de ne pas se laisser emporter par la fiction, dès que l’on garde une attitude d’observateur conscient, comment ne pas penser que c’est injuste d’infliger cela aux jeunes enfants ? De provoquer chez ce petit la peur, l’angoisse, le désespoir de ne pas recevoir le réconfort et l’aide qu’il réclame… 

    Si on remplaçait le bambin par un animal, je suis sûre que des personnes parleraient de cruauté. 


    Et toi, tu en penses quoi ?

    Veux-tu soutenir mon engagement en signant la pétition ou en m’envoyant d’autres exemples de « malmenage » de bébés sur les tournages ?


La pétition :


https://chng.it/vRzW48ZS

Amu, Shonali Bose, 2005

Become a Patron!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire